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L'homme est un immense marécage.
Quand l'enthousiasme le prend,
c'est, pour le tableau d'ensemble,
comme si dans un coin quelconque
de ce marais une petite grenouille
faisait plouf dans l'eau verte.
je ne comprends rien à ce poème ! Mais je retiens
le "Plouf" et la grenouille, c'est bien du Kafka
à ne rien y comprendre
Et vous ?
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"Allez au delà du chemin, vers un rivage plus lointain où le monde se dissout et tout devient clair. Au delà de ce rivage et du rivage plus lointain, au delà de l'au-delà, où il n'y a ni début, ni fin, sans crainte, allez-y."
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Abîme - La Voie Lactée
Millions, millions, et millions d'étoiles !
Je suis, dans l'ombre affreuse et sous les sacrés voiles,
La splendide forêt des constellations.
C'est moi qui suis l'amas des yeux et des rayons,
L'épaisseur inouïe et morne des lumières,
Encor tout débordant des effluves premières,
Mon éclatant abîme est votre source à tous.
O les astres d'en bas, je suis si loin de vous
Que mon vaste archipel de splendeurs immobiles,
Que mon tas de soleils n'est, pour vos yeux débiles,
Au fond du ciel, désert lugubre où meurt le bruit,
Qu'un peu de cendre rouge éparse dans la nuit !
Mais, ô globes rampants et lourds, quelle épouvante
Pour qui pénétrerait dans ma lueur vivante,
Pour qui verrait de près mon nuage vermeil !
Chaque point est un astre et chaque astre un soleil.
Autant d'astres, autant d'immensités étranges,
Diverses, s'approchant des démons ou des anges,
Dont les planètes font autant de nations ;
Un groupe d'univers, en proie aux passions,
Tourne autour de chacun de mes soleils de flammes ;
Dans chaque humanité sont des coeurs et des âmes,
Miroirs profonds ouverts à l'oeil universel,
Dans chaque coeur l'amour, dans chaque âme le ciel !
Tout cela naît, meurt, croît, décroît, se multiplie.
La lumière en regorge et l'ombre en est remplie.
Dans le gouffre sous moi, de mon aube éblouis,
Globes, grains de lumière au loin épanouis,
Toi, zodiaque, vous, comètes éperdues,
Tremblants, vous traversez les blêmes étendues,
Et vos bruits sont pareils à de vagues clairons,
Et j'ai plus de soleils que vous de moucherons.
Mon immensité vit, radieuse et féconde.
J'ignore par moments si le reste du monde,
Errant dans quelque coin du morne firmament,
Ne s'évanouit pas dans mon rayonnement.
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Le clown triste
Sous son maquillage aux souriantes couleurs,
Le clown triste dissimule son chagrin.
Il se courbe sous le fardeau de la douleur
- Son amie si fidèle depuis tant de matins -.
Il allume des étoiles au fond de ses yeux
Et présente ses lèvres fardées de bonheur
Aux regards toujours en quête de merveilleux ;
Pourtant, ils sont aveugles devant son malheur.
Il n’est pas étranger à cette indifférence ;
Pour voir fleurir des sourires sur les visages,
Il enferme, derrière son masque, sa souffrance
Et son habitude, ses pleurs et leurs ravages.
« Qu’importe » se dit-il… « Ne sont-ils pas ravis ! »
Il s’est réjoui de tous les rires des enfants
Passionnés, assis au premier rang de sa vie,
Et leur a offert toutes les rides du temps.
Il n’attend ni gratitude ni compassion,
Juste un peu de compréhension et d’indulgence
Quand s’éteindront les lumières de la raison
Et se fermeront les portes de la souffrance.
Dans le silence du soir, il entend l’espoir
L’implorer de sécher ses larmes de détresse,
D’enlever les artifices de son histoire
De petit clown triste et de goûter à l’ivresse.
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